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 Le dessin de la ville ou «l'invasion des clones»

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archiinfo

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Masculin Nombre de messages : 454
Localisation : Algerie
Date d'inscription : 08/07/2008

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MessageSujet: Le dessin de la ville ou «l'invasion des clones»   Le dessin de la ville ou «l'invasion des clones» Icon_minitimeSam 20 Déc - 12:08

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le Plan d’Occupation des Sols (communément appelés POS par abréviation, nous adorons abréger, pas seulement pour aisément prononcer, mais surtout pour encore plus facilement oublier le sens premier...), (in) opérationnel en Algérie depuis bientôt deux décennies, peine à trouver une démarche nécessaire et suffisante pour traiter l’aménagement des sols urbains d’une manière cohérente, afin de réussir l’exercice intelligent de mettre en exergue leurs potentiels.

Il nage dans le flou le plus total, dès qu’il s’agit d’isoler une ou plusieurs parties de la ville destinée à recevoir sur son sol un ensemble d’immeubles à usage d’habitations, accompagnées de quelques équipements dits de «proximité», alors que des parties entières sont destinées exclusivement à abriter des équipements dits «structurants» (établissements scolaires, mosquée, administrations,...). Il devient carrément hors sujet dès qu’il veut se donner des airs et s’aventurer à vouloir prendre en charge la transformation d’anciennes parties de la ville, restant toujours incapable de comprendre et développer leur logique.

A tel point qu’il a fallu inventer un nouvel instrument qui ne dit pas son nom: l’amélioration urbaine.

Le POS ne parle pas du tout le langage, compliqué et un rien savant mais tellement évocateur, de la Ville, pour tout dire...

Pourquoi et comment en sommes-nous arrivés là ?

Il faut croire que nous avons, depuis longtemps, cessé de produire de la ville, au sens noble du terme, pour juste être capable d’entasser les agglomérats de constructions, reliées entre elles par de vagues réseaux de voies qui ne savent plus où aller ni d’où revenir. Dans le prolongement toujours plus insondable de la ville.

Les usagers ne s’y trompent pas, d’ailleurs. Ils savent où se trouve «la ville». Je descends en ville, cela signifie que je me rends dans la partie de la cité où il est clair que je suis dans un ensemble cohérent qui m’offre autre chose que des constructions alignées, des commerces, des cafés ou des rues. Tout cela, je peux le retrouver ailleurs. Mais ce qui fait la différence, la sensation toujours agréable de vivre la ville, c’est l’aménagement de cet espace, autour de concepts pourtant simples:



L’existence de deux espaces, le public et le privé,
et un seuil, véritable frontière très stricte les distinguant



Toutes les sociétés au monde ont toujours fonctionné avec cette séparation nette, précise, évidente entre ces deux espaces. Le Mouvement Moderne a considérablement compliqué les choses, en voulant casser cette frontière ou la déplacer ailleurs. Il avait laissé, un moment de l’Histoire, le doute s’installer sur les limites entre ces deux mondes. Philosophiquement, cela correspondait à une phase de mutation des sociétés des démocraties dites «occidentales» vers plus de «libertés» qui ont produit ce flou urbain. La Ville occidentale (qui est de plus en plus le modèle de ville qui nous fascine, il ne faut pas se raconter d’histoire) s’est vite ressaisie de cet égarement d’un moment (mais uniquement d’un moment, elle n’en fait plus une règle définitive). Elle a réussi, tant bien que mal, dès le milieu des années 70 du vingtième siècle, à revenir à une redéfinition socialement acceptable de la frontière entre les deux mondes (le Public et le Privé).

Partis d’une organisation plusieurs fois millénaire de ces deux entités et leur séparation, que nous savons parfaitement identifier et pouvons reproduire quand c’est nécessaire, nous avons investi la ville d’inspiration occidentale construite chez nous, en oubliant d’une génération à l’autre ces préceptes de vie sociale. La ville c’est d’abord et avant toute autre considération, l’aménagement acceptable de l’espace public et l’absence de son aliénation en espace privé, même pour un court instant.

Ceci est vrai au Maghreb depuis Carthage, au moins. En effet, depuis le plus lointain Passé, dans les cités carthaginoises, un personnage, autorité publique, veillait strictement à surveiller l’aménagement de l’espace public et à interdire sévèrement son accaparement par une ou plusieurs personnes.

Il s’appelait le «Mahsoubim» en langue punique.

Ce même personnage deviendra plus tard, après la conquête musulmane, le «Mouhtassib». Ibn Khaldoun, dans sa «Moqadimma», en fait le principal porteur du savoir qu’il nomme «Ikhtitât».

Vincent Monteil traduira ce mot par «Urbanisme».

Le Mouhtassib, toujours selon la traduction de Vincent Monteil de la «Moqadimma», devient l’Architecte.

Tout un symbole...



L’espace public, c’est d’abord la Rue



La rue n’est pas uniquement un chemin passant ouvert parmi les constructions urbaines, susceptible d’offrir aux gens de se déplacer d’un point à un autre pour aller chez eux ou d’y ouvrir leur boutique. C’est un espace de vie communautaire, par essence. Toute la représentation sociale s’y trouve concentrée. C’est en quelque sorte, plus que la vitrine de la Société, son espace d’épanouissement (ou de décadence, c’est selon...). La rue peut se décliner en plusieurs catégories: depuis le grand boulevard jusqu’à l’impasse ou le «derb», à chaque échelle et chaque mode de vie correspond un certain nombre de codes à observer strictement. Elle peut s’élargir pour donner naissance à une forme d’espace urbain, la Place, Rahba ou Meidan.

Depuis l’avènement de l’ère industrielle et la multiplication des modes de transports, la rue est composée essentiellement de deux parties: la voie carrossable, réservée aux voitures de toutes sortes, et le trottoir, espace prévu pour les piétons. Si la première partie (la carrossable) ne semble pas poser de grands problèmes chez nous, qui savons l’entretenir et la laisser remplir, à peu près correctement, son rôle, il n’en est pas toujours le cas pour le trottoir. Presque toutes nos difficultés en ville nous viennent de cette incapacité, chaque jour plus manifeste.



Produire, aménager, garder et entretenir un trottoir urbain.
Voilà ce que nous ne savons plus faire



Le pire, c’est que nous avons oublié que ceci relève d’abord du domaine public. Souvent, nous voyons ici ou là les autorités publiques s’occuper d’une voie, mais oublient le trottoir adjacent. Or, abandonner cet espace public essentiel aux initiatives privées ou aux mauvaises herbes devient de l’hérésie et ouvre forcément la voie (si je puis dire !) à toutes les «inventions». Faire correctement un trottoir relève désormais de la haute technologie inaccessible au commun des lotisseurs. Ce qui n’est que le prolongement d’une voie, légèrement rehaussé pour l’en distinguer, différemment recouvert parce que n’ayant pas le même usage, devient une dépendance de la construction elle-même dont il exhibe au public les niveaux et semble leur dire de s’arranger avec leurs différences. Quand le terrain est plat, va encore. Mais dès qu’il y a la moindre pente, ce n’est plus un trottoir que l’on doit emprunter, c’est carrément l’escalade avec tous ses dangers.

Il y a souvent, c’est tout à fait vérifiable tout de suite, des différences de niveau de un mètre (voire plus) entre un trottoir et son voisin immédiat. Sans crier gare et sans le moindre garde-fou. Allez donc marcher sur ces voies censées être destinées aux piétons et laissées à l’appréciation du propriétaire de la construction voisine, sans aucune réprimande des services chargés de l’urbanisme. Les trottoirs ne sont plus une affaire des services publics !

L’application des règles d’extension de la ville, en Algérie, est puisée essentiellement du nouveau code de l’Urbanisme promulgué en France en 1958 et dont certaines dispositions seulement ont été étendues à l’Algérie en septembre 1960, pour ouvrir de nouveaux territoires urbains afin de contenir les ensembles de logements du Plan de Constantine.

Hormis quelques correctifs sans incidence significative, jamais nous n’avons été capables de dépasser cette conception unique, univoque et uniforme, de la ville, regardée sous le tamis appauvrissant des réseaux de voies reliant des ensembles de logements ne sachant où trouver l’urbanité, se contentant, depuis, de rester confinée dans les parties de la ville non formatées. Nous nous pâmons toujours devant la qualité des espaces urbains produits avant nous, nous les classons pêle-mêle dans le génie de nos ancêtres ou la rigueur de nos oppresseurs d’hier, suivant l’humeur du jour et les choix d’un moment.

Nous zappons la seule leçon à retenir de cette histoire récente qui dérive irrémédiablement vers la constitution de parties de ville inhabitables pour cause de déficit grave en urbanité et en difficultés majeures de gestion.

Le dessin urbain de ces extensions urbaines récentes est pour beaucoup dans leur incapacité criante à trouver à quoi s’accrocher pour offrir des espaces de qualité aux égarés qui les hantent.

Ce que nous risquons de devenir tous, à terme.

Depuis toujours, lorsque les hommes décidaient de construire une ville ou d’en étendre les limites, ils avaient un instrument unique de dessin de ville à leur disposition:



Le Lotissement



C’est un outil complexe qui permet de déterminer parfaitement l’usage qu’on voudrait faire des sols à urbaniser et de fixer les types de constructions que l’on envisage d’édifier sur ces parcelles. Le lotissement permet de préciser les espaces publics nécessaires à l’établissement humain (rues, boulevards, places de marché, de manoeuvres militaires ou d’apparat,...), d’en tracer correctement les parties. Il laisse le soin aux politiques urbaines en jeu de situer correctement les fonctions urbaines et de décider de ce qu’il faudrait leur consacrer comme partie du sol urbain, pouvant aller jusqu’à annuler le découpage en parcelles d’un «îlot» urbain pour le destiner exclusivement à cette seule fonction urbaine.

Que vous vous promeniez à Kerkouane, Djemila, Ghardaia, la Casbah d’Alger ou le ksar de Bou-Saâda, le centre-ville de Sétif ou celui de Tamanrasset, New-York ou Amsterdam, c’est cette réalité-là qui sous-tend les rassemblements urbains et qui, pourtant, n’empêche en aucune façon les diversités de donner le ton et construire les spécificités.

L’utilisation du lotissement a eu des fortunes diverses à travers l’histoire et selon les civilisations. Cependant, et sous tous les horizons (ou peu s’en faut), jusqu’aux années quarante du vingtième siècle, il était pratiquement le seul à régir cette réalité et surtout d’en permettre le contrôle si aisément.

Le lotissement s’adapte parfaitement aux divers bouleversements et accidents que peut connaître une ville dans son histoire, re-calibrer ses parcelles en fonction des fortunes et des spéculations dues à une rareté du terrain et la cherté de son prix. Il offre la possibilité de transformation permanente de la ville en agissant sur chacune des parcelles séparément. La possibilité de remembrement parcellaire offre la capacité de revoir des parties à la lumière de données nouvelles, recommandant une révision des gabarits urbains. Mais dites-moi, qui a décrété qu’en Algérie, à la différence de tous les autres pays du monde, le lotissement est devenu un outil d’extension urbaine réservé exclusivement à multiplier la petite propriété foncière et la grande spéculation multifonctionnelle ?

Il reste évident que le dessin de la ville est en rapport étroit, complice, avec sa gestion.

«Mais ceci est une autre histoire»...




*Architecte

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