ARCHITECTURE, USAGER, ET CLIMAT:
Plusieurs travaux de recherches en sciences humaines (sociologie, psychologie…) ont montré que les productions architecturales sont, le plus souvent, différemment perçues par les architectes (leurs concepteurs) et les occupants (leurs usagers). Cela conduit, généralement, à une fausse interprétation de l’architecture par ses usagers ; une situation qui ne leur fera pas éviter une multitude de problèmes dont stress, inconfort…etc. Aussi, l’usager ne reste pas inactif face à ces espaces qui lui sont imposés. Bien au contraire, il les adapte, transforme et parfois les défigure même.
Cherchant à mieux comprendre les règles d’usage entre architectes et habitants, les résultats des investigations menées auprès d’architectes et d’habitants démontrent que les architectes empruntent des modèles d’usage de la maison différents de ceux des habitants. Ils concluent aussi que si les architectes se basent sur leurs propres expériences et modes de vie pour leurs conceptions, ils seront incapables de produire des conceptions adaptées aux modes de vie de leurs clients. D’autres études ont confirmé que l’espace architectural est perçu et évalué différemment par les architectes et les habitants.
Il a été également constaté que les architectes de par leurs interprétations et prescriptions personnelles des usages et éventuellement leur méconnaissance des pratiques de ces usages, conçoivent des espaces qui répondent mal aux besoins et attentes des occupants. Ce qui mène généralement ces derniers à y opérer des transformations matérielles et / ou des réappropriations qui non seulement amoindrissent énormément les qualités plastiques de ces espaces mais conduisent aussi à la disparition des éléments concrétisant les fondements conceptuels de la conception architecturale même.
L’accent y est mis plutôt sur l’individu que sur l’espace architectural et ses particularités. L’impact des effets conformationnels (relevant des formes de l’espace architectural, et ses différentes composantes aussi, associées à l’usage) sur la relation de l’homme à l’espace architectural y est rarement abordé si ce n’est de manière indirecte ou légère. On constate, d’ailleurs, qu’il y est rarement fait allusion à la variation de paramètres spatiaux (typo-morphologiques, par exemple) au niveau des analyses ou bien des interprétations des cas étudiés (tel que la relation entre caractéristiques architecturales d’un espace et conduites perceptives ou comportementales des usagers).
Un autre aspect absent dans ce rapport est celui lié au milieu physique et en particulier le climat. Ce dernier se révèle de plus en plus inéluctable de nos jours. La crise énergétique, le changement climatique et la pollution environnementale, les situations de stress et d’inconfort et toutes les pathologies dont souffre l’homme en cette ère exigent des architectes, et des autres acteurs associés dans la production du cadre bâti, une attention particulière raisonnée, novatrice et d’avenir.