Architecte américain d’origine allemande (Aix-la-Chapelle, 1886 - Chicago, 1969). Architecte allemand naturalisé américain, Ludwig Mies van der Rohe est né en 1886 à Aix-la-Chapelle.
La période allemande Élève d’une école professionnelle jusqu’en 1901, Ludwig van der Rohe entre ensuite comme dessinateur dans plusieurs bureaux d’architectes. Son père, maître maçon et tailleur de pierre, lui inculque le goût artisanal de la perfection. Sa formation se complète à Berlin, où il travaille de 1905 à 1907 chez Bruno Paul (dessin de mobilier), puis de 1908 à 1911 chez Peter Behrens (initiation aux techniques modernes et à l’art néo classique, de Karl Friedrich Schinkel).
Le November Gruppe Après la Première Guerre mondiale, il dirige, de 1921 à 1925, la section d’architecture du November Gruppe, qui expose plusieurs de ses projets : les dessins exécutés pour l’immeuble de la Friedrichstrasse à Berlin (1921), pour un gratte-ciel à ossature d’acier avec parois de verre et pour un immeuble de bureaux à ossature en béton (1922), et les plans d’une maison de campagne en brique à niveau unique (1923), première expression d’une conception architecturale de l’espace intérieur continu. Les travaux du groupe du Stijl, auquel collabore Mondrian, intéressent vivement Mies van der Rohe, qui oriente alors sa réflexion dans le sens de l’idéal de ce groupe : une étude des proportions, fondée sur le rapport d’horizontales et de verticales.
De l’Allemagne aux États-Unis L’année 1926 inaugure une période relativement favorable à la construction. Mies édifie en brique le monument à Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg (1926, détruit par les nazis), réalise avec un certain nombre d’architectes d’avant-garde - dont Le Corbusier et Walter Gropius - le lotissement de Weissenhof à Stuttgart (1927), bâtit la maison Lange à Krefeld (1928), etc. À l’occasion de l’Exposition internationale de Barcelone, il construit le célèbre pavillon de l’Allemagne (1928-1929, détruit). Les murs porteurs sont remplacés par une ossature de poteaux en acier. L’espace intérieur est compartimenté selon un plan de circulation librement déterminé par des écrans orthogonaux. L’ensemble présente un caractère de dépouillement absolu. À la même époque, il dessine un mobilier à piétement d’acier, contribution importante aux fondements de l’esthétique industrielle.
En 1930, Mies van der Rohe succède à Gropius à la tête du Bauhaus de Dessau, dont il restera le directeur jusqu’à sa fermeture par les nazis (1933). Avant qu’il ne fuie l’Allemagne pour les États-Unis, en 1937, son activité se limite à l’exécution de quelques projets de maisons à patio.
La période américaine Peu de temps après son arrivée aux États-Unis, Mies est nommé à la direction de la section d’architecture de l’Illinois Institute of Technology (IIT) de Chicago. L’édification des nouveaux bâtiments de l’institut lui est confiée ; il la réalise, en 1942 et 1943, sur le principe de l’ossature d’acier apparente. Il construira de nombreux bâtiments de semblable ampleur : immeubles de la Commonwealth Promenade et de l’Esplanade à Chicago (1953-1957), le Seagram Building à New York (1954-1958), le Federal Center de Chicago (1959-1964) le Dominion Center de Toronto (1963-1968). Farnsworth House à Fox River (1945-1950, Illinois), maison à niveau unique, résumant parfaitement un style basé sur la recherche d’espaces libres, recherche que le projet pour le Convention Hall de Chicago (1953-1954) - édifice dont la toiture devait franchir 220 m sans point d’appui - affirme plus audacieusement encore. L’extrême rigueur et la simplicité des œuvres de ce rationaliste, qui accorda une très grande importance à l’industrialisation de l’architecture moderne, est la justification constante de sa devise paradoxale : Less is more.
Peu de temps avant sa mort, en 1969 à Chicago, Mies van der Rohe réalisa le nouveau musée des Beaux-Arts de Berlin (1968).
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