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Kenadsa : ville d'art, d'histoire et de déboires "suite" Logo60x60 

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 Kenadsa : ville d'art, d'histoire et de déboires "suite"

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sameh

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Kenadsa : ville d'art, d'histoire et de déboires "suite" Empty
MessageSujet: Kenadsa : ville d'art, d'histoire et de déboires "suite"   Kenadsa : ville d'art, d'histoire et de déboires "suite" Icon_minitimeVen 7 Nov - 22:32

LES «SALEFS»
Cette ville a donné le jour à des écrivains, voire à des penseurs contemporains de grand renom aujourd'hui. Et là, nous pensons particulièrement à Pierre RABHI, auteur de plusieurs livres sur l'agriculture «bio» et qui passe pour être le père de «l'agro-écologie». Il est l'inventeur du concept «Oasis en tous lieux» et le concepteur de nouvelles techniques agricoles qui sont expérimentées dans le monde entier, notamment dans les pays en développement et aussi dans des pays européens.
Il est classé parmi les « maîtres à penser » les plus importants de ce temps, qui réfléchissent au salut de l'Humanité toute entière.
Connu pour ses farouches positions de défense de la nature, il a été candidat sur ce registre à la magistrature suprême en France en 2002, contre Chirac. Il est également auteur de romans et bien d'autres oeuvres traduites en plusieurs langues.
Il y a également Mohamed MOULSEHOUL (Yasmina Khadra), qui a griffonné il y a quelque temps, sur un vieux registre d'un petit musée local ces quelques mots «Kénadsa tu m'as oublié». C'est très touchant, mais apparemment, on oserait à peine penser à celui qui semble avoir oublié l'autre et qui ne serait pas, précisément, celui auquel on pense ?
Sont également natifs de Kénadsa d'autres écrivains et journalistes, aussi bien d'expression arabophone que francophone. Parmi ces derniers, l'on peut encore citer Rabah SBA anthropologue, journaliste et écrivain, Malika MOKADEM, néphrologue et romancière dont la notoriété n'est plus à faire.
Et bien d'autres qui nous excuseraient de ne pouvoir les citer tous surtout ceux qui écrivent en arabe qui sont beaucoup plus nombreux, poètes, écrivains, dramaturges et journalistes...
Robert LAMOUREUX a travaillé dans les mines de charbon de Kénadsa dans les années quarante : il avait fait connaître dans une vieille chanson, le fameux « train du désert », qui emmenait les hommes et le minerai noir de Kénadsa jusqu'à la Méditerranée. Quant à Isabelle EBERARHT, elle y passa un long séjour à la fin du 19ème siècle. Faut-il croire que la douceur des jardins ombragés de la palmeraie kénadsienne et « la recherche de l'absolu » aient inspiré à cette aventurière, son fameux livre intitulé «dans l'ombre chaude de l'Islam» qui a fait sa réputation ? Enfin, on ne peut désormais évoquer Isabelle EBERARHT sans citer le nom de Mohamed ROCHD KEMPF, un Algérien d'origine alsacienne, certainement un des meilleurs spécialistes de l'écrivaine et écrivain lui-même. Il s'est converti jeune à l'Islam à Kénadsa où il a enseigné et passé une bonne partie de sa vie.
UNE «BIBLIOTHEQUE - MEMOIRE »
Dire d'une bibliothèque qu'elle est « mémoire » est un pléonasme, le livre étant « mémoire » par excellence. L'homme, « turlupiné » par l'idée de la mort, a de tout temps essayé de marquer son passage sur terre, façon de « s'immortaliser », par diverses créations laissées à la postérité. Les gravures rupestres et autres peintures dans les grottes, les monuments funéraires de la préhistoire ont marqué la naissance de l'art et partant de la culture. Lorsque l'homme a découvert l'écriture, il est passé à un stade supérieur de son existence : l'écrit a, dès lors, primé le symbolique. Il est devenu alors possible de cumuler le savoir humain de façon illimitée de génération en génération. Les grandes civilisations sont nées. A partir de l'écrit. TAHIRI Mbarek a réalisé un inestimable travail de fourni. De la maison de ses ancêtres il a fait non pas une bibliothèque originale, mais une bibliothèque qui se veut la mémoire d'un ksar, d'une société, d'une certaine culture, d'un groupe humain, d'une ville : Kénadsa. Une sorte de musée du vieux manuscrit local et d'un ensemble de reliques inhérentes à un monde disparu ou en voie de l'être. Il s'agit aussi « d'un centre de traductions et de recherches », où se côtoient le moderne et l'ancien, où le micro-ordinateur coudoie la traditionnelle planche coranique...
En fait, par des aménagements judicieux, la vieille et grande maison kénadsienne a été transformée en un mini complexe constitué par un enchevêtrement de salles et de couloirs anciens où la surprise et l'émerveillement attendent le visiteur à chaque tournant, à chaque porte qui s'ouvre devant lui. Des rayonnages offres à la vue quantité de manuscrits et de livres les plus divers, au voisinage d'objets insolites que rehausse le charme d'un décor d'une rusticité bien oasienne. Sidi Mbarek, jeune professeur de génie civil, a rassemblé en ce lieu historique, toutes ces merveilles que l'on peut voir, consulter, enrichir par d'autres apports. Sur les murs on peut voir les portraits et photos des imams, oulémas et personnalités qu'a comptés Kénadsa depuis que l'art de la photographie existe. Une grande salle centrale, recouverte de tapis, invite au recueillement et à la méditation. L'association « ELKENDOUSSIA pour la sauvegarde du patrimoine » y organise des conférences-débats mensuelles animées par des universitaires du cru. On y échange idées et opinions autour d'un verre de thé à la menthe, accompagné de cacahuètes grillées ou quelques friandises gracieusement offertes par le maître de céans.
Là où il y a de l’eau, il y a la vie. Le hasard de la géographie et du relief ont fait naître Kénadsa en un lieu où l’on s’attend le moins à trouver une ville. C’est bien en retrait du pied de l’Atlas saharien, à un endroit où celui-ci enjambe la frontière algéro-marocaine, précisément, dans le fameux triangle ouvert de «l’y grec» formé par les deux oueds du Guir et de la Zouzfana; ces deux cours d’eau miraculeux, qui ont donné naissance à la vallée de la Saoura, immense palmeraie qui s’étale sur des centaines de kilomètres, du «joyau» de la région qu’est l’oasis de TAGHIT jusqu’au TOUAT-GOURARA en longeant l’Erg occidental : un «boulevard» interminable de palmiers (cf. «BECHAR : la Saoura, la plaine du Guir ou l’illusion perdue d’une Californie algérienne»/ Abdallah AZIZI, le Q.O. des 3, 4 et 5 juin 2007).
A l’origine, c’était une petite oasis quelconque comme il y en a tant d’autres au Sahara, nées à la faveur d’une source vive ou d’un oued. Selon la tradition, elle portera plusieurs noms. L’avant-dernier est «La’wina» (la petite source), pour devenir définitivement, mais néanmoins il y a trois siècles : «El Kanaadissa» ou KENADSA (selon l’appellation française) ou «Laknadsa» dans le langage courant. Pourquoi ce changement de nom ? Cela s’est produit à un moment décisif de l’histoire de cette oasis. Mais, il n’y aura pas eu que cela : en changeant de nom, elle va aussi changer de «statut» de par les changements profonds qu’elle va subir non seulement sur le plan culturel mais surtout sur le plan socio-économique. En effet, au départ, rien ne destinait la petite localité d’origine à une telle brillance, si ce n’est le retour au pays de ses ancêtres, après de longues pérégrinations d’études et plusieurs pèlerinages à la Mecque, du Saint homme Sidi M’hamed Ben Bouziane. En effet, après être revenu dans sa famille, l’homme, précédé d’un charisme extraordinaire et doté d’une énergie débordante, va fonder sa zaouïa, devenue depuis la célèbre «ZIANIYA ASH-SHADHOULIA. La ville de Kénadsa va désormais se confondre avec sa zaouïa. L’essor fulgurant de cette institution va rejaillir sur la petite oasis de départ pour la transformer en un centre spirituel, culturel et économique incontournable.
Pourquoi le nom de «El Kanadissa» ? Plusieurs interprétations ont été données dont les deux plus plausibles sont les suivantes : dès lors que l’oasis était devenue un important lieu d’études coraniques et bien d’autres sciences religieuses, l’étudiant était désigné par le mot guendouz (un singulier, qui donne au pluriel : ganadiza). D’aucuns pensent que la nouvelle appellation de cette oasis aurait été tirée de ce pluriel, d’où «Elkanadissa. Néanmoins, une autre explication aussi crédible a été rapportée par Abderrahmane MOUSSAOUI , dans sa thèse «Espace, sacré et mémoire : la zianiya : une zâwiya saharienne» (p.3). A. MOUSSAOUI dit ceci: «Appuyant ses allégations par des références étymologiques puisées dans le monumental dictionnaire d’Az-Zoubaydi : Tâdj el-’arûs, M. MERZAK, quant à lui, estime vraisemblable que l’appellation «Kénadsa» soit en rapport avec la qualité de son illustre hôte, le saint Sidi M’hammed b. Bûziyan; car en arabe classique, constate-t-il, qandasa et taqandasa, veut dire faire acte de pénitence et par extension, épouser la voie du tasawwuf « (M. MERZAK, thèse p. 19 rapporté par MOUSSAOUI).
Quant à nous, c’est cette dernière interprétation qui emporte notre adhésion, d’autant plus que Sidi Mhamed s’est donné lui-même ce qualificatif d’EL QANDOUSSI.
Pour la compréhension des profonds bouleversements qui vont s’opérer dans le «chef-lieu» de la zaouïa zianiya, A. MOUSSAOUI, au paragraphe suivant, va nous donner un éclaircissement supplémentaire de l’importance que revêt ce patronyme. Il dit ceci : «En nous attardant de la sorte sur un toponyme, nous ne voulons pas sacrifier à un quelconque rituel, ni céder à un simple plaisir d’érudition, la question est importante parce qu’elle révèle le changement fondamental dans la «fonction urbaine» principale, comme on aurait dit aujourd’hui. En effet, de simple étape caravanière, Kénadsa devient, avec l’avènement de Sidi Mhamed b. Bûziyân, un foyer culturel structurant. A cette fonction principale, s’y adjoindront bientôt d’autres, économiques celles-là, pour faire du modeste ksar de départ, un centre relais incontournable. Ceci explique et justifie amplement l’usage de ce toponyme qui particularisera le ksar, le tirant de l’anonymat où le reléguait une appellation (La’wina) si commune dans ces régions». Ici, il y a lieu de noter la justesse des expressions essentielles « foyer culturel structurant » et sa corrélation « la fonction urbaine » principale qui vont caractériser le « développement » ascendant autant que fulgurant de l’oasis pour l’époque. Dans son évolution et contrairement à ce que l’on pourrait penser, Kénadsa ne bénéficie pas directement des «bienfaits» des deux grands oueds cités plus haut qui «arrosent» la région. Elle se trouve en effet loin à l’Est de la rive gauche du Haut Guir et à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de Béchar, l’actuelle métropole de la région. Mais, il est évident qu’elle a bénéficié, sur le plan socio-économique, d’une telle proximité. Intrinsèquement, le ksar de Kénadsa a pris naissance non pas sur une seule source «La’wina», dont il aurait tiré son éponyme originel, mais sur l’existence de plusieurs sources. Une trentaine. Dans sa thèse précitée, A. MOUSSAOUI a recensé quelques unes avec leurs noms d’origine, qui existent jusqu’à nos jours. Il y a : «Aïn Sidi M’barek aménagée en fontaine publique avec coupole, à mi-chemin entre le vieux ksar et la nouvelle ville, Aïn Dir, Aïn Cheikh, Aïn Oulad Bouazza, Aïn Sid El Hadj El Arbi, Tozzot, Laqbouna, Aïn Oulad Sid El Moufaq, Ayoun (Plusieurs) Oulad Sid El Houcine, Aïn Oulad Ba Moussa, Aïn B. Djilali, Aïn Laqadam Moussa et bien d’autres...
Toutes ces sources, qui ont «fait» Kénadsa, sortent du piémont d’une falaise appelée ici «Barga», composée de roches blanches (de la silice gréseuse) et de sable fin. Ce sable «couve» souvent sous sa masse mouvante ou dans sa proximité, des gisements d’une argile abondante et de bonne qualité, qui fut utilisée par les anciens kénadsiens pour construire leurs habitations et qui donne à leur ksar cette couleur rouge foncé tirant sur le grenat qui le caractérise si bien. En témoignent de nombreuses carrières sous forme de grottes d’où l’on extrayait cette précieuse argile. Une de ces grottes, phénoménale à plus d’un titre, est une énorme cavité dans le versant de la « Barga » invisible au regard de l’extérieur. Elle constitue une curiosité qui attire beaucoup de monde. On y accède par un simple orifice, pas plus grand qu’une porte ordinaire à hauteur d’homme. Cette grotte bizarre est dite «Karkab-Eçtali», «le bruiteur des seaux» (ici seau se dit au singulier çatl et au pluriel eçtaIi) ceci, certainement à cause du bruit que faisaient les seaux métalliques en s’entrechoquant à vide lors du transport de l’argile. A cette excavation insolite, les autochtones ont fini par lui trouver une fonction insoupçonnée : elle servait de dortoir aux gens pendant les grandes chaleurs. C’était au temps où le courant électrique et la climatisation étaient ignorés. Les hommes allaient y faire leur sieste pendant la canicule en amenant avec eux de quoi faire leurs lits et des couvertures. En effet, pendant l’été, quand il fait 45° à l’ombre, à l’intérieur de la grotte il y a une fraîcheur inattendue, à telle enseigne qu’il est nécessaire de se couvrir. Cette curiosité a inspiré des réalisateurs de cinéma qui y ont tourné plusieurs scènes de films dont un sur «Eçhab el Kehf» (les Dormeurs de la Caverne), histoire rapportée par le Saint Coran et relevant du fantastique.
Par ailleurs, il se trouve que la falaise susdite «El Barga» surplombant Kénadsa, est aussi ceinturée d’une couche de roche grise et bleue, carrière naturelle, dont ont été extraites toutes les pierres qui ont servi à la construction des fondations, des murs des maisons du Ksar et à la construction des ses fortifications. La roche blanche (qui a été aussi utilisée parfois dans la construction) a surtout servi à la fabrication de la chaux et du plâtre. Les fours, ayant servi à la production de ces matériaux, sont encore visibles aujourd’hui. Si l’homme a toujours puisé dans son milieu naturel ce dont il avait besoin pour son habitat, l’on peut dire qu’ici, la pierre bleue et grise en question a été utilisée de façon judicieuse voire heureuse. En effet, on peut encore admirer l’harmonie architecturale qui se dégage de certains édifices. Il en est ainsi de certains mausolées de saints, de mosquées et aussi de certains «palais» (dwiriyate) et maisons individuelles : il s’agirait d’un style arabo-islamique orignal qui rappelle à la fois l’architecture iranienne et hispano-arabe tout en gardant sa sobriété, son caractère et son charme oasiens. Quant au minaret de la mosquée de Sidi Mhamed, de forme hexaédrique et de couleur blanche, dépassant par sa hauteur toute la masse ocre grenat du ksar, il est du plus pur style almoravide.
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