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Fernand POUILLON (1912-24 juillet1986) Logo60x60 

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 Fernand POUILLON (1912-24 juillet1986)

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sameh

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Fernand POUILLON (1912-24 juillet1986) Empty
MessageSujet: Fernand POUILLON (1912-24 juillet1986)   Fernand POUILLON (1912-24 juillet1986) Icon_minitimeJeu 23 Juil - 23:32

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Au début de 1961 éclatait brusquement le plus grand scandale immobilier de l’après-guerre, celui du Comptoir national du logement ; au centre de l’affaire, son architecte en chef Fernand Pouillon, encore ignoré du public. Il ne le restera pas longtemps car son comportement fait très vite de lui le héros rêvé des médias : arrêté, transporté dans une clinique en raison de son état de santé, Pouillon s’évade de façon rocambolesque pour finalement se présenter devant le tribunal correctionnel de la Seine. Dans le droit-fil des conceptions des maîtres de l’époque classique qui assumaient allégrement plusieurs fonctions, Pouillon, sous des prétextes de rentabilité, avait été actionnaire de différents fournisseurs du C.N.L., en se servant de prête-noms. En outre des « travaux particuliers » considérables avaient été payés par le C.N.L. : il s’agissait, dans le cas de Pouillon, de la restauration d’un château en Eure-et-Loir et d’une fastueuse demeure médiévale, rue des Ursins, à Paris.

Exclu de sa profession, Pouillon s’exila en Algérie et se convertit à l’islam. Architecte conseil du gouvernement algérien, il construira pour lui 40 hôtels, principalement au cours des années 1970. Le conseil municipal de Saint-Tropez lui demande un plan d’aménagement du port. Adopté par les élus, ce plan est refusé après une campagne à laquelle participe Brigitte Bardot : l’actrice a menacé de quitter le pays s’il était mis à exécution. Réinscrit à l’Ordre des architectes à partir de 1977, Pouillon est élu à son conseil régional de l’Île-de-France en 1980. En 1982, la biennale de Venise le couronne. Les commandes affluent de nouveau à l’agence qu’il vient d’ouvrir au château de Belcastel, à Rignac, près de Rodez. C’est là qu’il meurt le 24 juillet 1986.

Originaire du Lot-et-Garonne, Pouillon passa sa jeunesse à Marseille mais il quitta le lycée à quinze ans pour entrer à l’école des Beaux-Arts de la ville. En 1934, on le retrouve à l’école des Beaux-Arts de Paris et, deux ans plus tard, il construit des immeubles à Marseille et à Aix. Diplômé en 1942, Pouillon rencontre alors à Marseille Eugène Beaudouin, urbaniste de la ville.

L’époque de la Libération s’annonce faste pour les bâtisseurs. Le jeune maître ne dédaignera pas les travaux les plus divers : camps de transit et camps de prisonniers ; un stade à Aix ; l’usine Nestlé à Marseille ; surtout les travaux de reconstruction du Vieux-Port systématiquement détruit par les Allemands en 1942 – à 1’occasion desquels il travaillera en association avec Auguste Perret. Pouillon occupera la célèbre agence de la rue Raynouard, à Paris, après la mort du maître, en 1954.

Débute alors une ascension qui ne durera qu’une dizaine d’années. Grâce à la confiance de Jacques Chevallier, maire d’Alger, Pouillon reçoit les plus importantes commandes jamais passées à un architecte en Algérie : des milliers d’appartements, des centres commerciaux, des écoles, des centres civiques s’édifieront rapidement. L’opération culminera avec le complexe Climat de France, 3 500 appartements regroupés autour d’une cour en longueur, bientôt baptisée les 200 Colonnes par ses habitants.

Viendront ensuite la reconstruction du vieux port de Bastia, partiellement détruit par des tirs d’artillerie pendant la Seconde Guerre mondiale, et enfin les premières – et dernières – opérations dans la banlieue de Paris entre 1955 et 1962 : cités à Montrouge (Buffalo) et à Pantin, le Point du jour à Boulogne (2 200 appartements) et la ville nouvelle de Meudon-la-Forêt (3 500 appartements). Durant l’exil, s’ouvre la période des hôtels, la plus brillante sans doute : tous différents dans leur structure et leur décoration, ils sont tous respectueux du génie du lieu. Admirateur fervent de l’architecture cistercienne – il a fait plusieurs relevés des abbayes provençales et, dans son ouvrage Les Pierres sauvages, il s’est décrit en moine du Thoronet brisé dans son élan créateur –, Pouillon s’est souvent présenté comme un architecte de la « banalité ». Il a même déclaré qu’il ne s’intéressait ni à la recherche architecturale ni aux œuvres de ses contemporains, ce qui n’était pas forcément une provocation.

Quand on choisit de privilégier la pierre, constamment employée dans tous ses édifices, on se range dans une tradition rassurante qui aura toujours ses fidèles : en prétendant que les Parisiens ont la nostalgie des immeubles de l’île Saint-Louis, Pouillon dévoile ses idées. En même temps que lui, son confrère Louis Arretche avait pratiqué ce retour à la « tradition » : dans la reconstruction de Saint-Malo, son triomphe, il a systématiquement utilisé le granit et un ciment comprimé qui l’imite.

La stéréotomie au service du peuple fut un leitmotiv de Pouillon qui se vanta d’avoir construit les plus beaux logements sociaux de France. Doit-on le croire ? Dans l’innovation architecturale, la décoration et les locaux collectifs, les immeubles de la fondation Rothschild à Paris – édifiés avant 1914 par une équipe animée par Augustin Rey et Henry Provençal – allaient beaucoup plus loin que les alignements de barres qui dominent 1’univers du maître.

Dans les années 1970, les préoccupations de Pouillon rencontrent celles de quelques maîtres d’œuvre à la recherche d’un nouveau classicisme, en particulier Aldo Rossi, très attentif aux figures traditionnelles, Ricardo Bofill dont les ensembles se rattachent au courant baroque et Léon Krier, farouche contempteur du mouvement moderne.

La référence cistercienne – dont nombre d’architectes du mouvement moderne, à commencer par Le Corbusier, se réclamèrent – a trop souvent servi d’alibi à une réelle pauvreté de formes. Les disciples de saint Bernard, ayant volontairement choisi de vivre hors du siècle, s’efforcèrent de bannir de leur vie tous les aspects du sensible. L’idéal hédoniste de nos contemporains exige un autre parti. Comme Pouillon, qui n’habita jamais ses œuvres et mourut dans un château du XIIIe siècle, ils réclament désormais du pittoresque.

Roger-Henri Guerrand, Encyclopædia Universalis ©️ 2000
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Fernand POUILLON (1912-24 juillet1986)
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